Les moulins le long du Gouët

Les moulins du Gouët

On dénombre environ 53 moulins sur le Gouët, si l'on ajoute ses affluents, on arrive à plus de 100 moulins sur l'ensemble des ruisseaux du bassin versant.

Il aura fallu déployer beaucoup d'ingéniosité et des travaux énormes pour profiter au mieux de l'énergie de ces touts petits cours d'eau par des dérivations, des biefs, des digues et retenues d'eau.

Les moulins étaient des sources d'énergie gratuite et ensuite par le fait d'une importante consommation de farine dans les siècles passés : au 19ème siècle, le Français mangeait 600 g de pain par jour contre à peine 130 g aujourd'hui.

Alors, les moulins à céréales produisaient une grande quantité de farines de blé, d'orge, d'épeautre et de sarrasin et du méteil.

Les moulins étaitent des sources de revenu pour les seigneurs et les ecclésiastiques.

Leur usage est obligatoire pour la population car ils sont frappés du droit de banalité ( impôt, dîme) Le moulin Maréchal devait payer une dîme de 4 tonneaux qui correspondait à 144 boisseaux.

Des seigneurs parfois augmentaient les banalités en modifiant la taille des boisseaux qui devaient être remplis à ras bord (Res, également rez, rais ou rays ou juste : ancien français mesure rase, pour les matières sèches tels que les grains).

Les anciens aveux sur parchemin, suite à des conflits entre les ecclésiastiques (qui avaient aussi des moulins) et les seigneurs permettent souvent de retrouver les dates de construction du moulin.

Ces moulins, particulièrement nombreux au 18ème siècle seront progressivement supplantés au 19ème siècle par des minoteries fonctionnant à la vapeur puis à l'électricité.

Le moulin Maréchal avait 2 roues et 2 meules une pour la farine et une pour les animaux.

Ces meules étaient installées en hauteur pour que par gravité dans les goulottes la mouture tombe dans le blutoir ou directement dans le sac pour le picotin.

Le moulin à été construit pour fournir de la farine au seigneur de la Roche-Suhart

A cette époque les roues étaient installées entre deux murs du bief le reste du batiment était en bois

Les pierres étaient en priorité réservées à la construction du château.

Les roues étaient posées sur des paliers en pierre les traits noirs indiquent l'emplacement de la deuxième roue et le premier mur sur lequel était posé le local en bois du moulin.

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A l'intérieur du moulin

On retrouve les veilles poutres d'origine

Les charpentiers de l'époque utilisaient des troncs d'arbres taillés avec une herminette pour fabriquer les supports des meules. L'assemblage des poutres était en trait de Jupiter.

Le trait de Jupiter est un assemblage de charpente qui tire son nom de sa forme en zig-zag (les éclairs étant un des attributs de Jupiter, roi des dieux romains et dieu du ciel).

Cet assemblage est utilisé pour assembler des pièces en bout (aboutage), dans le sens de la longueur. Il en existe plusieurs variantes, plus au moins élaborées, en fonction de l'application

La production de farine n'était pas la seule activité de la meunerie

. On trouvait aussi des moulins à foulons dans lesquels on teillait le chanvre et le lin pour en faire du fil textile ( le lin était planté près de la mer et ensuite travaillé à Quintin)

des moulins actionnant les métiers à tisser des draperies, des moulins à tan où l'on broyait l'écorce de chêne (le tan) avant de l'utiliser en tannerie pour le tannage des cuirs, des moulins à papier,

des moulins qui fabriquaient des écrous( Moulin de Jouguet ), des pinceaux (moulin des Boissières) ou qui faisaient fonctionner les machines des scieries et des forges.

Le moulin des Bouéssières coté Saint Brieux était un moulin à tan. Le moulin à tan avait pour fonction de réduire en poudre l'écorce de chêne ou de châtaignier afin d'en extraire le tannin utilisé pour le tannage des peaux

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